Laisser sa marque

5 Août, 2020
Le départ récent d’une âme exceptionnelle m’a laissée avec la question : qu’est-ce qui importe le plus à la fin de ma vie ? Quel souvenir je laisserai de moi aux êtres que j’ai côtoyés ? La taille de mon compte bancaire ? La maison que j’habitais ? Combien d’enfants j’ai élevés ? Dans quels films j’ai joué ? Les contrats que j’ai conclus ? Ce que j’ai inventé ?

On se préoccupe beaucoup d’en accumuler toujours davantage, d’aller toujours plus loin et de rendre tout plus beau et tout plus grand dans notre vie. Mais dans tout ça, on finit par en perdre le sens véritable de la vie, qui consiste à tisser des liens d’amour et à laisser des souvenirs qui restent gravés dans le cœur de tous.

Une personne remarquable, que je connais depuis bien des années, est décédée le 8 septembre 2018, en Inde. Il gérait plusieurs départements et pas mal de gens travaillaient sous sa gouverne. Son leadership était doux et naturel, une force prompte à guider les gens dans l’amour et le respect.

Il méditait depuis longtemps ; il avait commencé son cheminement spirituel il y a 59 ans. Le souvenir que la plupart des gens garde de lui, ce ne sont pas tant ses compétences dans les domaines de la gestion et du développement, mais à quel point il savait être attentionné avec chacun. Tout le monde se souvient de lui pour ses vertus, ses qualités, son amour et sa nature si aimable. On se souvient de lui parce qu’il savait veiller sur tous avec soin et faisait toujours en sorte que chacun se sente bien.

« Ce n’est pas la mort qu’un homme doit craindre.
Il devrait plutôt craindre de ne jamais commencer à vivre. »
Marc Aurèle

Cet homme était très actif ; son mode de vie était pourtant si simple. Sa mort fut soudaine. Il souffrait bien de quelques douleurs, comme on peut s’y attendre dans un corps de 71 ans, mais rien de majeur. Sa mort fut une réelle surprise. Est-ce que la mort prévient avant de venir ? Certains d’entre nous connaissent-ils l’heure de leur dernier moment ? Pourtant, qu’est-ce qui fait qu’on vit comme si nous étions ici depuis toujours ? C’est en effet une bonne chose pour l’âme de développer une relation empreinte de respect avec la mort. Cela n’enlève rien à notre plaisir de vivre si, au fond de soi, on garde à la conscience que tout ça, c’est temporaire. C’est un peu comme la vie d’un étudiant, qui passe des heures avec ses amis, alors qu’il devrait être en train d’étudier et d’« investir » dans son futur.

Ce genre d’investissement, vous ne pouvez pas le faire du jour au lendemain. Vous pouvez bien planter des graines de blé aujourd’hui, mais ne vous attendez pas à ce que la récolte se fasse pour demain pour faire du bon pain ! Bien des graines ont besoin de temps pour germer. Elles ont besoin d’une attention emplie d’amour, d’un bon sol, de soleil, d’eau et de bons nutriments. Traitons-nous nos relations avec autant d’affection et de patience ? Ou bien attendons-nous le retour de notre amour et de notre respect, à l’instant même ?

Par ailleurs, cet homme nourrissait une grande confiance en la vie. C’était un être qui n’avait aucunement besoin d’amasser d’argent, même s’il en gérait beaucoup et détenait un certain pouvoir. Il ne se souciait pas de la façon dont on le traitait, si on s’occupait de lui ou non. Jamais il ne profita de sa situation ou du pouvoir qu’il détenait. Il comprenait cet aspect du karma : « continue simplement à faire de ton mieux avec bonté et le karma prendra soin de toi. »

De telles âmes sont rares en ce monde. Nous savons que dans certains endroits de la planète, la corruption et la malversation sont devenues monnaie courante. Je suis heureuse d’avoir connu une âme aussi noble et royale, d’avoir assisté à ses funérailles et de lui avoir rendu un dernier hommage. Et je peux dire de tout mon cœur que je suis fière qu’un être aussi exceptionnel ait fait partie de ma vie.

Alors pourquoi ne pas prendre le temps d’apprécier et d’honorer ces êtres qui nous sont chers ou qui ont traversé notre vie ? Mieux encore, de les remercier d’être là pendant qu’ils le sont encore… avec profonde gratitude… de remercier ces âmes qui ont profondément touché notre cœur.

Mieux vaut ne pas tarder, car comme le dit le proverbe: « Qui a vu demain ? »

Il est temps… de nous demander : qu’est-ce que je vais laisser derrière moi ? Quel souvenir vais-je laisser dans le cœur d’autrui quand viendra mon heure ? Est-ce que j’ai déjà commencé à investir dans mes relations ? Pour recevoir certes une couronne de fleurs à la fin de ma vie, mais surtout une belle guirlande d’appréciation.

Traduit de © ‘It’s Time…’ de Aruna Ladva, BK Publications London, UK

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