La Mère Nature est une mère si généreuse et si aimante qu’elle nourrit et prend soin de chacun de ses enfants. Et nous, Terriens si généreusement nourris, que pouvons-nous faire pour lui donner le retour de sa générosité ?
Un des noms les plus inspirants pour la nature est certainement celui de Pachamama, nom donné affectueusement par les peuples d’Amérique Latine à la Terre Mère. C’est leur façon de reconnaitre sa générosité constante envers les êtres humains. Souvent, chez ces peuples existe également Tatica Dios, l’énergie, venant du Ciel, du Père spirituel de chaque enfant humain.
En Inde, au panthéon des divinités figure Prakriti, la Mère Nature, la matière, que l’on met en balance avec Purush, l’énergie purement spirituelle, la conscience. Purush et Prakriti ont une relation extrêmement proche qui se mêle en chacun de nous. Ces deux dimensions / énergies sont tellement imbriquées l’une en l’autre, que la conscience ne se reconnait pas elle-même et ne reconnait pas non plus l’énergie pure de la matière.
Et nous, dans nos civilisations modernes et oublieuses, quelle relation avons-nous avec la matière et avec notre conscience ? Avons-nous oublié qui nous-sommes et comment retrouver notre filiation avec le Père Spirituel et la Mère Terre ?
À qui les ressources appartiennent-elles ?
Si nous réalisons que nous habitons tous sur la même terre si ancienne, une planète qui nous héberge depuis des milliers d’années, nous pouvons prendre conscience que les ressources ne sont pas juste des possessions qui appartiennent à celui qui les achète.
Toutes les ressources de la terre sont précieuses et sont des biens qui appartiennent à l’ensemble des espèces vivantes et à l’humanité. Et cela comprend les générations futures…
Développer une attitude de gratitude
Quelles sont les attitudes qui causent nos problèmes environnementaux ? On peut facilement se rendre compte que ce sont des attitudes apparentées à l’égoïsme et le désir de toujours posséder plus. Or, ce sont des attitudes auxquelles nous pouvons certainement remédier personnellement. Par l’éducation, nous pouvons également contribuer à la prise de conscience des dommages que créent ces attitudes.
Quand je reconnais que la générosité constante de la nature permet à chacun de respirer, boire, se nourrir, avoir un corps qui permet de s’exprimer, la gratitude s’impose naturellement.
Si je considère que le côté matériel de la réalité est un cadeau que me fait la Terre Mère, je réalise qu’en tant qu’être de conscience, je peux aussi contribuer à l’équilibre humain par mon attitude intérieure de générosité, de respect, de paix, d’appréciation…
Avec une consommation plus raisonnée, je peux passer d’avoir à être
Dans le domaine de la consommation, l’état de dépendance dans lequel nous nous trouvons est pathologique. Notre société de consommation a ancré en nous le besoin d’acheter, de posséder, et d’acquérir. Nous ne réfléchissons même pas aux impacts que cela peut avoir. Nous avons créé et assouvi ces désirs fabriqués, renforçant ainsi cette habitude. Nous voilà désormais pris au piège de ces faux besoins.
Si je réalise le déséquilibre environnemental qu’occasionnent la surproduction et la surconsommation, je choisis naturellement de consommer moins. Il en va de même pour une communauté consciente où l’on sait qu’il est possible de combattre la surproduction et la surconsommation par la conscience.
Notre bonheur ne dépend pas de nouvelles acquisitions, le plus souvent superflues. Le bonheur est un bien intérieur précieux qu’il s’agit de retrouver et d’apprendre à cultiver.
Je suis responsable de mon empreinte écologique
Nous avons tous les mêmes besoins: nourriture saine, air pur, faire de son mieux.
Il s’agit surtout de développer une relation la plus respectueuse et positive possible avec la nature et de repenser nos actions, nos modes de vie et les différentes possibilités qui s’offrent à nous. Il est nécessaire d’élargir notre univers des possibles et d’oser vouloir ce qu’il y a de mieux pour chercher honnêtement des solutions et faire ainsi de notre mieux.
Quand j’éprouve de l’affection pour quelqu’un ou pour quelque chose, une relation privilégiée s’instaure. Avec la relation, vient le sens de la responsabilité. Chacun d’entre nous est responsable de son empreinte écologique et de l’impact qu’il ou elle a sur la terre. Quand la relation avec la nature devient vraie, naturelle, j’ai alors un sens de responsabilité que j’assume avec joie et créativité, en pleine conscience.
Il existe des solutions que je peux mettre en œuvre à mon niveau
Pour beaucoup, la tâche de transformer l’économie et la façon dont les êtres humains vivent sur la terre semble si immense, qu’ils n’essayent même pas : ils se replient dans une attitude d’inertie.
Les solutions ne sont pas toujours scientifiques et compliquées. Il est à la portée de chacun d’entre nous d’être attentif à ce que nous générons et de devenir ainsi des émetteurs d’énergie bénéfique et bienfaisante. Il n’est pas nécessaire d’avoir fait de longues études ou d’être riche pour exprimer et partager l’amour, la paix, la gentillesse, la générosité, la gratitude. Être un canal de générosité spirituelle demande juste un peu d’intention et d’attention.
La qualité d’énergie à laquelle l’être humain peut accéder est un thème passionnant à investiguer. C’est une investigation silencieuse qui vous emmène à la rencontre de la Source d’énergie spirituelle la plus élevée. Cette Source est accessible par nos pensées et nous pouvons nous y plonger, nous y rafraîchir et nous en inspirer. Cette énergie en nous crée de nouveaux circuits de pensées et de sentiments, nous permet d’accéder à une compréhension nouvelle et d’envisager des solutions insoupçonnées.
Nous sommes tous ensemble, dans le même bateau et l’état du bateau est la responsabilité est à la fois individuelle et collective.
Valériane Bernard, représentante des Brahma Kumaris auprès de l’ONU à Genève
Co-coordonnatrice des activités Brahma Kumaris liées à l’Environnement et à l’Interreligieux