Se régénérer en quatre étapes

26 Mai, 2021

Commencer par se recharger un peu chaque jour peut lentement et sûrement renforcer tout notre être. La première étape pour cela est le silence. Toute nouvelle création prend sa source dans notre espace intérieur de silence.

La connexion à l’univers de notre être intérieur s’avère être de toute première nécessité à l’heure actuelle, alors que nous sommes confrontés à la désintégration des différents systèmes dans nos sociétés. Des systèmes qui assuraient autrefois notre sécurité, des zones de confort qui sont devenues aujourd’hui de véritables champs de bataille où l’effondrement économique, social et politique – qu’il soit d’ordre mineur ou d’importance – met constamment notre sensibilité à l’épreuve. Dans de nombreuses régions du Moyen-Orient, d’Afrique, d’Europe, d’Asie et des Amériques, ces systèmes sont en lambeaux. Ils sont dans un véritable état de dissolution parce que les principes et valeurs autrefois adoptés avec sincérité, sont désormais adoptés de manière désinvolte. Dans le monde d’aujourd’hui, on trouve beaucoup plus de bavards que de personnes qui font réellement ce qu’elles disent. Le fossé ne cesse de s’élargir et seul un changement de mentalité pourra combler le fossé entre la parole et l’action, l’idéal et la réalité.

Alors comment survivre, pourrait-on se demander? Cependant, il ne s’agit pas de survivre mais bien de vivre. Le bien-être de l’individu, de la société et de la planète n’est pas un système de tactiques reposant sur une « course effrénée ». Le bien-être est global dans sa dimension et n’épouse pas la formule de « la loi du plus fort». Souvent, on me dit: « C’est une course de fous ». Cependant, « Je ne suis pas fou ! », rétorquais-je en guise de réponse.

Nous formons la famille humaine. On ne peut pas se résigner à la maxime : « L’Homme est un loup pour l’Homme ». La spiritualité est la conscience qui nous emmène tous au-delà d’un niveau d’existence qui se base uniquement sur l’argent. La spiritualité nous donne un autre regard à travers lequel nous chérissons la différence, cultivons le bonheur et avons accès à l’égalité des chances, comme mode de fonctionnement nous permettant de créer une vie « viable ». Les insécurités, à quelque niveau que ce soit, créent des peurs qui génèrent une cruauté qui est contraire à notre humanité innée. Une telle société qui inculque et exalte la valeur d’une ambition aveugle et avide atteindre la gloire sociale aux yeux de soi et des autres – que ce soit par le renom, l’argent, la race, la religion, la position ou le pouvoir – est morte. Il devient trop néfaste pour un tel système de continuer d’exister. Une crise doit se produire, car c’est le seul moyen de sortie possible.

Il y a maintenant un appel à réactiver la mécanique intérieure de notre être. Cet univers intérieur a été appelé de diverses manières comme étant l’âme ou l’esprit, mais quel que soit le mot que nous utilisons, cela fait référence à une énergie au coeur de soi qui est unique et pure, et où réside notre véritable modèle de vie humaine. De temps en temps, cet univers est oublié des sociétés. Alors apparaissent des individus dont la tâche est de réveiller les consciences. Dans l’histoire, on les appelle les grands sages, les êtres éclairés qui nous ramènent à un état de souvenir de qui nous sommes et pourquoi nous sommes ce que nous sommes devenus.

Le rappel de l’existence de cet univers intérieur s’est toujours avéré nécessaire ; ce qui explique pourquoi au cours du temps, tant de voies spirituelles ont émergé. Cependant, il semble désormais que la dimension spirituelle nous ordonne urgemment de nous rappeler sa valeur, alors que les systèmes du monde se désintègrent à grande vitesse. Une douche de pouvoir, de force intérieure qui détend, rafraîchit, recharge la batterie déchargée, endommagée de notre être est pour cela nécessaire. On peut même penser que plus qu’une simple douche, c’est d’un torrent dont on aurait besoin ! Oui, nous avons besoin de beaucoup de force intérieure; cependant, il est essentiel de commencer doucement. Trop et tout d’un coup peut s’avérer contre-productif. Commencer par un peu de recharge chaque jour peut lentement et sûrement renforcer notre être. La première étape pour cela est le silence. Toute nouvelle création prend sa source dans notre espace intérieur de silence.

Beaucoup recherchent le silence, un espace de tranquillité où le soi peut se rencontrer. La méditation est de plus en plus considérée comme une véritable méthode favorisant le bien-être émotionnel, mental et physique. Libérer le stress, l’anxiété et les mauvais sentiments, et être en vraie paix avec soi-même est la base d’un bon fonctionnement dans le monde extérieur des relations. Tout système qui nous est extérieur commencera à se guérir et à se régénérer, dès lors que le système intérieur de chaque individu commence à ressusciter. Et c’est par le silence que nous pouvons accéder à la dimension intérieure de notre être.

Prendre le temps de se taire au quotidien est une méthode de premier choix qui facilite le passage du mode « survie » à notre capacité à « bien vivre ». Certains demandent ce qu’est le silence. Voici quelques perspectives possibles :

  • Un lieu de quarantaine : pour reconnaître les germes du ressentiment, des tensions et de la pression, puis décider de les nettoyer de notre univers intérieur. Une immunisation spirituelle au quotidien.
  • Un lieu de profond repos dans lequel nous nous reposons en tout tranquillité, tant physiquement et que mentalement – à l’inverse, lorsque nous poussons l’esprit et le corps à l’extrême, c’est là qu’ils commencent à mal fonctionner.
  • Un lieu de paix où règne le contentement et l’aisance, générant plus de clarté dans nos pensées. Une clarté qui génère des réponses appropriées aux personnes et aux situations, plutôt que des réactions instinctives.
  • Un lieu de grâce où la connexion avec le divin aide à la régénération.

On peut accéder à cet espace intérieur de régénération par la pratique quotidienne de quatre étapes. (Bien sûr, il peut y en avoir d’autres, mais pour faciliter les choses, j’en ai retenu environ quatre).

1) Chaque matin: réveillez-vous et appréciez.

Au réveil, sortez le « soi » de votre chambre à coucher car les vibrations du sommeil peuvent vous endormir, si vous essayez de méditer. Assis dans un coin tranquille, je crée mes premières pensées : « Doucement, avec amour, je me connecte avec mon âme, le soi. Je suis un être de paix et d’harmonie. J’apprécie ce nouveau jour de ma vie, car j’anticipe de nouvelles opportunités et de nouveaux apprentissages. Je suis en paix avec moi-même. Je suis en paix. » En prenant cette douche de pensées positives le matin, me voilà prêt pour la journée. La durée de la méditation dépend de chacun, mais le plus important est de parvenir à une concentration totale, de ne pas se laisser distraire par quoi que ce soit ; sinon l’énergie se disperse et le renforcement intérieur ne peut avoir lieu. On peut se répéter doucement les mêmes pensées aussi souvent que nécessaire, puis arriver à une immobilité où la pensée n’est plus nécessaire. Cette immobilité, ce silence imprègne le soi d’une grande sérénité intérieure.

2) Durant la journée : faites la pause six ou sept fois et connectez-vous.

Prenez le temps de vous offrir du temps, ne serait-ce qu’une minute. « Durant une minute ou même 30 secondes, je m’arrête et me relie en silence à mon être intérieur.» Grâce à quelques bonnes respirations, détendez-vous, en vous concentrant lentement sur ces pensées : « Je me détends. Je suis paisible… calme… libre. Je suis paisible. Je me détends. Je suis paix. » Lorsque ces pensées s’infiltrent dans ma conscience, cela soulage des tensions. Tout en répétant ces pensées lentement et profondément et tout en devenant calme et immobile intérieurement, je peux ressentir cette pluie de pouvoir pacifique qui s’infiltre à l’intérieur en moi. Si cela est fait tout en douceur tout en restant profondément concentré sur le soi, cet exercice élimine alors la fatigue et rafraîchit. Il s’agit d’une sieste de l’esprit qui redonne de l’énergie, surtout quand on arrive à maintenir nos pensées dans un état d’immobilité.

3) Durant la journée : vérifiez en vous, transformez-vous puis appréciez.

Notez en vous les réactions négatives habituelles telles que l’anxiété, la colère, la tendance à étiqueter autrui et les conclusions critiques sur soi ou sur les autres. Discernez. Je dialogue avec le soi : « Prends une autre voie, car tu sais bien que de telles pensées et une telle attitude vont encore t’empêtrer dans le même état d’esprit. Aujourd’hui, je vais de faire une belle faveur et mettre fin à tout cela. » Décidez, car sans décisions déterminées, rien ne changera pour le mieux. La pleine conscience modifie les vieux schémas d’auto-sabotage, tandis que de nouveaux schémas de respect de soi créent de la joie, en moi et chez les autres.

4) Chaque soir : évaluez et reposez-vous.

Pour atteindre un sommeil profond et relaxant, il est bon de faire le bilan de sa journée et de se poser deux questions :

  • Sur quelle chose en particulier ai-je mieux réussi aujourd’hui?
  • Sur quelle chose en particulier aurais-je pu faire mieux?

Ainsi d’une part, appréciez les changements en vous, tout en veillant aussi à votre progrès personnel. Les deux sont nécessaires pour un transformation mature et équilibrée. Aller trop loin dans un sens ou dans l’autre peut devenir irréaliste – soit en devenant trop dur avec soi-même, soit en pensant : « J’ai suffisamment changé, laissons cela aux autres désormais! »

Après cette évaluation, j’entre dans le silence, en me connectant à mon univers intérieur, à cette sérénité originelle du vrai soi. Je vais tout simplement au-delà des pensées, au-delà de la journée et je reste dans la conscience de qui « je suis ». Dans cette méditation du soir, nous utilisons l’expression « Om shanti ». Om signifie : « Je suis une âme. Je suis la paix. » Cette conscience du « je suis » m’ancre dans le présent ; loin de tout détour dans le passé ou le futur, mais bien centré sur ce moment du présent. Un tel ancrage dans le moment me libère des tensions et permet à la paix de traverser tout mon être. Dans cet état de relaxation totale, je me prépare à une bonne nuit de sommeil. La méditation « Om shanti » peut également être utilisée dès le matin, ainsi qu’à chaque minute d’arrêt pendant la journée.

Cet exercice ne doit pas être fait dans la chambre à coucher mais dans le même coin de méditation que celui du matin. C’est la dernière douche de la journée. Notre dernière pensée du jour est connectée à la première du lendemain. Je vais dormir en étant propre intérieurement et je me réveillerai de la même façon.

L’atteinte de résultats positifs est simplement une question de pratique constante. Ainsi, prendre des douches de pensées positives et de retours réguliers à soi, crée un soi meilleur et fait ainsi de nous un meilleur ami, un meilleur collègue et une meilleure personne pour les gens qui nous côtoient.

Pour terminer, voici les paroles d’une yogi indienne de 96 ans, Dadi Janki, qui, aux tout débuts de mon cheminement il y a 35 ans, m’a donné ce conseil tout simple mais brillant de clarté :

« Quelle est la différence entre la paix et le silence?

La paix, c’est quelque chose qu’on veut à l’intérieur de soi. Le silence, c’est quand on quitte le monde à l’extérieur, pour entrer à l’intérieur de soi. Lorsqu’on entre à l’intérieur, on peut retrouver la paix qu’on a perdue. On n’a pas réellement perdu la paix mais on a oublié qu’elle était à l’intérieur. Ce n’est que par le silence qu’on peut la retrouver. C’est un voyage quotidien qui consiste à s’arrêter, à se calmer et à se souvenir. »

Ses paroles m’ont rappelé la signification du mot grec pour vérité : « alithea » qui signifie littéralement « ne pas oublier » ; chaque jour, me souvenir de qui je suis, où je suis et pourquoi je suis ce que je suis. C’est la pleine conscience qui nous maintient dans le bon espace intérieur et qui génère la confiance, quel que soit ce qui se passe autour de nous. Dans le silence, nous nous retrouvons dans un état de souvenir. Ce souvenir devient une expérience qui crée de l’énergie pour se régénérer, guérir, se réconcilier, garder espoir et porter notre vision sur le futur.

Article tiré du Huffington Post, par Anthony Strano, voyageur, conférencier et écrivain

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