Une chose que nous pouvons commencer à faire, est de nous engager à créer un état de non-violence intérieure. Cela ne signifie pas simplement faire taire la critique intérieure, mais d’aller découvrir et expérimenter notre propre état intérieur profond de paix, d’amour et de bonheur. Ici, nous faisons l’expérience d’une profonde acceptation de soi, de la compréhension et de l’amour. Une fois que nous ressentons notre état d’origine, nous avons les habilités pour commencer à réaligner nos attitudes et nos actions sur nos valeurs et qualités originelles. Cela nous conduit à accroître l’empathie et l’harmonie dans nos relations. Dans un monde idéal où la non-violence serait omniprésente, l’appréciation et le soutien mutuels seraient naturels.
Les principes de la non-violence nous invitent en tant qu’individus, à choisir d’être conscients de nous-mêmes, centrés sur la compassion et pleinement reconnaissant du lien qui nous unit les uns les autres. Une pratique simple qui sous-tend ces trois aspects est celle de devenir « un observateur » à la fois de soi et du monde en mutation qui nous entoure. Essayez ceci : suspendez un instant tout jugement sur ce qui se passe, « sortez » de la situation et observez simplement le tout avec un niveau d’acceptation. Cette pratique permet à notre esprit de devenir calme et immobile et de revenir à un état de paix intérieure.
Chaque fois que nous permettons à notre esprit de se stabiliser dans la paix, nous réaffirmons notre véritable nature de paix. Plus nous pratiquons cela, plus cela devient simple. Dans cet état de paix, nous trouvons alors l’amour. Là où il y a de l’amour, il y a de la joie. Là où il y a de la joie, il y a de la sagesse. Là où il y a de la sagesse, il y a du pouvoir. Le pouvoir, c’est ce qui soutient et améliore l’émergence de notre vérité intérieure de compassion et de connexion aux autres. Dans la pratique du Raja Yoga, nous appellerions cela un état de souveraineté de soi ou de dignité de soi.
Lorsqu’on se bat simplement pour survivre, on perd de vue nos choix et la paix qui est profondément ancrée dans l’âme humaine. On oublie que la paix est un travail intérieur, et non extérieur. Nous négligeons le fait que nous sommes naturellement pacifiques et puissants. Cependant, le souvenir de cet état demeure dans l’âme et nous interpelle… Il nous appelle à retourner à cet état et à faire ressurgir nos qualités intérieures de paix, d’amour, de joie et de sagesse. Ces qualités ne nous ont pas quittés, même si on pense que c’est le cas. En retrouvant cette expérience pour les faire ré-émerger de nouveau et en prenant conscience de notre état d’origine, on peut alors devenir le changement qu’on souhaite voir dans le monde.
Non-violence : un nouvel engagement
Afin de vivre et de maintenir un certain niveau de changement au quotidien, il est bon de se soutenir par une pratique régulière de l’intériorisation. Dadi Janki, ancienne directrice administrative des Brahma Kumaris, expliquait à quel point on devrait se souvenir quotidiennement que la paix est notre nature d’origine. Elle partage également qu’avoir un lien avec la Source de paix nous transmet la force et le courage dont on a besoin pour maintenir une attitude non-violente. Lorsqu’on se connecte à Celui qui est au-delà, que ce soit par la prière, la méditation ou la contemplation silencieuse, on est enrichi par l’expérience ; on se sent alors profondément soutenu et accompagné dans ce qu’on vit. Notre cœur se retrouve dans une dimension naturelle d’ouverture, de connectivité et de compassion. Nous sommes alors en mesure de bâtir des ponts et de donner de l’espoir aux autres.
Dadi Janki partageait également sa pratique quotidienne, celle de se poser trois questions le matin : « Qui suis-je? À qui j’appartiens? Que suis-je venue faire ici? » Qui suis je? Je suis un être de paix. À qui est-ce que j’appartiens? J’appartiens à l’Unique, la Source de la Paix. Que suis-je venu faire ici? Vivre de manière telle, que ma vie devienne un exemple et une inspiration de paix et de non-violence pour autrui.
On pourrait aussi se poser ces trois mêmes questions chaque matin. Méditer est le meilleur moyen de se les poser et de laisser doucement émerger des ressentis par des mots. Permettons-nous de ressentir que nous sommes des êtres de paix. Cette expérience en particulier nous aide à bâtir notre résilience intérieure, afin de maintenir notre stabilité face à nos émotions et à celles des autres lors de situations difficiles. Cela nous garde également bien connectés avec notre raison d’être dans la vie.
Un autre aspect est de devenir plus conscients de la manière dont on nourrit notre cœur et notre esprit tout au long de la journée. Il existe un conte amérindien sur un grand-père racontant à son petit-fils une histoire où deux loups se battaient en lui. L’un était féroce et destructeur, et l’autre doux et puissant. Lorsque l’enfant anxieux demanda : «Grand-père, lequel des deux loups va gagner?», il répondit : « Celui que je nourris.» Les ressources qu’on peut utiliser pour alimenter le loup doux et puissant sont la lecture et l’écoute de choses inspirantes et positives. Ou encore, de passer du temps avec des personnes également engagées dans la non-violence.
Brahma Baba, le fondateur des Brahma Kumaris, partageait que chacune de nos pensées possède une valeur telle qu’elle a un impact sur toute notre vie. Aujourd’hui, notre planète a besoin de personnes éveillées spirituellement pour que la lumière de l’inspiration et de l’espoir rayonnent à travers le monde. Et on a chacun notre rôle à jouer en tant que catalyseurs de ce changement.