Le pont de Choluteca

23 Sep, 2020

« Ce n’est pas l’espèce la plus forte qui survit, ni la plus intelligente.
C’est celle qui s’adapte le mieux au changement. »
Charles Darwin (1809-1882)

Dans la vie, on apprend plus souvent à s’adapter par la force que par amour.
La crise actuelle et les situations dans le monde nous enseignent cette leçon avec grande intensité. La leçon est la suivante : changer, ou être changé… car le monde nous changera à coup sûr.

À chaque tournant de la vie, on prend des décisions. Ces décisions affectent à la fois notre avenir immédiat et notre futur. Nous vivons toujours dans la conviction que nous faisons les meilleurs choix. Mais sur quelle base ces décisions sont-elles fondées ? Si on est certain d’avoir fait les bons choix, pourquoi alors finissons-nous par tomber malades ou avoir des problèmes relationnels? Peut-être qu’on devrait tenir compte de plusieurs facteurs avant de prendre ces décisions, et pas seulement parce que cela semble agréable ou bon à faire!

Récemment, j’ai reçu un article de Prakash Iyer sur le pont de Choluteca. À peu près au même moment, une autre personne m’a transmis quelque chose de similaire concernant l’éducation, en utilisant la même métaphore que celle de ce pont.

Ce pont se distingue parmi tous les autres par sa robustesse et sa solidité. Construit pour résister à des tempêtes aussi grandes que l’ouragan Mitch, il ne mène cependant nulle part. Aujourd’hui, avec le changement de direction de la rivière, ce pont n’a même plus d’utilité, il est devenu complètement superflu, non pas à cause de la détérioration ou de son vieil âge, mais à cause de la nature et de ses changements.

Le pont de Choluteca au Honduras a souvent représenté une métaphore de la vie, démontrant que peu importe à quel point on essaye de perfectionner les choses, qu’il est également bon de s’assurer qu’on peut s’adapter aux changements récurrents de la vie. Le pont a été construit sur la rivière, mais suite au passage de la tempête, tout a changé, même le cours de la rivière Choluteca, qui coule maintenant juste à côté !

Les analystes parlent maintenant du pont en disant : « à quoi sert un pont à la pointe de la technologie qui ne sert plus à rien et qui ne mène nulle part? » De la même façon, quel est l’intérêt pour nous d’être intransigeants, têtus et attachés à quoi que ce soit si cela n’a aucune valeur en ce moment? À quelles croyances s’accroche-t-on encore aujourd’hui, qui ne nous servent tout simplement plus, ni à nous-mêmes ni à personne d’autre? Ce serait bien de nous assurer que tout ce qu’on apprend, qu’on recherche et qu’on met en place dans notre vie se fasse au nom de la flexibilité. Car si ce n’est pas le cas, alors tout cela deviendra inutile.

« La flexibilité, c’est être capable de voir les problèmes comme nos professeurs. »
Dadi Janki

Il en va de même pour notre personnalité. On crée une pensée fixe, on commence à croire qu’on est bon, professionnel, éduqué, qu’on maîtrise ceci et cela, mais si la flexibilité ne fait pas partie de nos qualités, ce ne sera pas nos études ni le milieu où on est né, qui pourront nous aider à maintenir notre paix et notre bonheur. Le changement frappera notre vie comme une tempête, et aujourd’hui, on en a tous fait l’expérience avec l’arrivée de ce virus mondial et du virus de la peur. La vie de personne n’est restée la même et tout le monde a été obligé de s’adapter, contre son gré ou pas, à l’impact de ce changement.

La flexibilité et l’adaptabilité sont les clés de la survie à tout âge, et cela inclut notre époque moderne. La seule chose qui soit constante, c’est le changement et si on n’arrive pas à changer, alors comme le pont de Choluteca, on finira par devenir une sorte de relique du passé.

De ce fait, l’éducation est importante, cependant, ce n’est pas tant apprendre à travers des livres qui est important, mais de développer nos forces intuitives ainsi que notre capacité de réflexion critique, pour être en mesure de réfléchir à des moyens alternatifs de contourner un problème. Il serait judicieux d’évoluer avec les temps actuels, comme on peut le voir avec tous ces changements de paradigme auxquels on assiste actuellement dans le monde entier. Ce qui a pu être vrai pendant de nombreuses années ne peut tout simplement plus fonctionner dorénavant. On est après tout dans un environnement qui demeure en constante évolution.

Oser changer et s’adapter pour survivre sont peut-être quelques leçons que l’on peut retirer de la nature. Si on n’apprend pas à s’adapter, on risque fortement de se retrouver bloqué au cœur du néant, exactement comme ce pont, ce chef-d’œuvre architectural… qui ne mène nulle-part ! Très clairement, on se retrouve à vivre une vie sans but. Pour beaucoup de gens, cette période a été idéale pour réfléchir profondément sur eux-mêmes et sur le sens de leur vie.

La nature, l’une des forces les plus puissantes au monde, nous enseigne constamment de nouvelles façons de nous adapter. Comme on a pu le constater dans l’histoire de notre humanité, elle a un pouvoir magistral et rien ne pourra s’y opposer, pas même l’égo intellectuel de l’homme ou les prouesses de la science. La nature sculpte son nom sur la terre et il n’existe aucune force dans le monde qui puisse résister à son pouvoir, et ce pont du nulle part en est la preuve.

Il est temps… d’apprendre à naviguer sur les flots de cette période de changements… de s’adapter et d’en tirer des leçons de vie.

Traduit de © « It’s Time… » par Aruna Ladva, BK Publications Londres, Royaume-Uni

 

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