Lâcher prise

29 Juil, 2021

Nous passons une si grande partie de notre vie à retenir à nous une foule de choses que nous ignorons vraiment ce que signifie être libre. Parfois nous croyons que les choses, que ce soit une relation ou une situation, ne peuvent se régler qu’en nous y accrochant. Pourtant en retenant fermement un oiseau, nous pouvons le faire mourir. Même en le retenant doucement, nous l’empêchons de remplir le but de son existence, voler. Si je tiens une fleur dans mes mains, combien de temps vivra-t-elle? Si je la laisse dans l’eau, elle pourra durer plus longtemps. Si la fleur vit dans le sol, son habitat naturel, elle durera encore plus longtemps. Si poussé par le désir de posséder une fleur, je la coupe et pour qu’elle m’appartienne totalement, je la tiens entre mes mains au lieu de la déposer dans un vase, je réduis sa durée de vie.

Dans les relations, lorsque je m’accroche à quelqu’un, je ne lui donne pas l’espace ou la liberté de s’exprimer et d’être lui-même. Retenir et ne pas vouloir lâcher prise est le signe de mon insécurité, j’ai peur et je ressens le besoin de m’accrocher. Dès que je suis stable et confiant intérieurement, ce besoin disparaît.

Lâcher prise est absolument nécessaire pour vivre et permettre aux autres de vivre. Pourquoi nous accrochons -nous aux événements? Les circonstances changent, rien ne demeure identique. D’un instant à l’autre, la scène devient différente. En figeant ces scènes dans mon esprit, l’image ou l’émotion continue à se répéter dans ma tête. Cet état de conscience occupe un espace précieux. Je n’ai qu’un espace limité dans mon esprit et je peux choisir ce que je veux en faire. Souvent il semble que les beaux souvenirs disparaissent et que seuls les souvenirs douloureux demeurent. C’est étrange parce que je ne veux pas faire l’expérience de la douleur et pourtant, je retiens des souvenirs douloureux. En y pensant encore et encore, je m’inflige constamment une souffrance. Personne d’autre que moi n’est l’oppresseur. Je deviens ma propre victime en m’oppressant et en ne lâchant pas prise d’une situation particulière.

Heureusement, nous ne sommes pas toujours dans cet état, mais il y a assurément des périodes de notre vie, des situations ou des relations dans lesquelles nous nous faisons piéger. Il est important de me laisser de l’espace pour progresser. En le faisant pour moi, je fais aussi de l’espace qui permet à tous ceux qui m’entourent de se mouvoir et de grandir.

Ça, c’est la théorie, mais comment parvenir à se laisser de l’espace pour progresser? D’abord reconnaître que je peux faire quelque chose pour mon monde intérieur, parce que le processus commence dans l’esprit. Je dois d’abord devenir libre dans mon esprit. La plupart des gens pensent qu’en corrigeant les choses extérieurement, tout ira mieux. Régler les choses extérieurement c’est comme mettre du papier gommé, les choses restent collées un certain temps, puis il faut en ajouter encore et encore. Une solution tout simple ne suffit pas. Quand nous comprenons que tout commence dans l’esprit pour ensuite aller vers l’extérieur, nous regardons d’abord vers l’intérieur pour trouver les réponses. C’est là que je trouverai les solutions permanentes.

Lâcher prise ne veut pas dire tout couper, tout enlever. Si je tente d’enlever quelque chose avec un couteau tranchant, les chances sont bonnes que je me blesse et que ce soit douloureux; ce ne sera pas une expérience heureuse. Couper n’est pas la meilleure solution. Éloignez-vous doucement, clarifiez la situation et constatez que vous serez en mesure de lâcher prise au bon moment, quand les choses seront prêtes à changer. Voilà un processus plus souple et moins douloureux.

Demandez-vous : de quoi ai-je vraiment besoin? Quand je commence à combler mes besoins intérieurs, je réalise que je n’ai en fait aucun besoin de retenir à moi un oiseau. Quand j’ouvre la main et laisse l’oiseau s’envoler en toute liberté, je peux apprécier sa beauté et son envol. L’oiseau reviendra probablement se poser sur ma main, par choix personnel.

De même, je dois lâcher prise de mes désirs. Quand un désir naît, il tourne en rond et continue à revenir vers mon esprit jusqu’à ce que je puisse le combler. Une fois ce désir comblé, il y aura d’autres désirs, puis d’autres encore et encore. C’est un courant continuel dans lequel je ne parviendrai jamais à un état de paix et d’accomplissement. C’est en laissant aller les désirs que je peux connaître la paix intérieure. Lâcher prise, c’est comprendre que tout ce dont j’ai besoin se trouve à l’intérieur de moi.

Il y beaucoup d’espaces vides dans l’âme. Nous croyons que ces espaces seront comblés par un emploi, une position, des possessions, un partenaire. Je ne peux pas combler ces espaces vides par les sables mouvants des relations ou les circonstances changeantes que le travail peut m’apporter. Je peux m’emplir en puisant dans mes ressources intérieures et en me connectant avec le Divin. Cette source infinie ne me laissera jamais tomber ni ne s’assèchera jamais. En m’emplissant, je peux ressentir la force de l’amour, de la paix, de la joie et du pouvoir qui se trouve dans mon être intérieur. J’apprécie la confiance que me procure le fait de savoir que je peux m’auto suffire et être autonome. Je n’ai plus rien à retenir, que ce soit une personne ou une chose.

Il y a un échange d’amour quand je suis avec les autres, mais aucune dépendance. S’ils ne sont pas là, ils ne me manquent pas. C’est le niveau de liberté que l’âme peut atteindre. Lâcher prise, ce n’est ni une privation ni un sacrifice. Lâcher prise signifie prendre de la distance pour simplement devenir libre. Cela signifie donner de la liberté et de l’espace à l’autre.

Dans le niveau de lâcher prise, je peux prendre du recul et regarder les choses à distance. Quand je regarde de trop près, je n’ai pas l’image complète. Quand j’observe un arbre, je ne réalise pas qu’il fait partie d’une forêt. Sur le chemin de la spiritualité, reculer un peu nous permet de regarder les choses sous de nouvelles perspectives.

La plupart de nos réactions ne sont pas logiques, mais émotives. Quand quelque chose se produit, nos émotions et sentiments sont immédiatement provoqués et notre réponse est instantanée. Les mots étant dits, il est presque toujours trop tard quand je réalise que j’ai déjà exprimé quelque chose sans réfléchir. J’ai réagi et ensuite, j’ai pensé. Nous pouvons choisir de vivre ainsi, en réactions continuelles, en créant des dégâts pour ensuite les ramasser. Le problème est que le nettoyage demande du temps.

Laisser aller signifie maintenir un état de paix intérieure, puis faire la bonne chose selon la situation. Je peux apprendre à développer une façon de réagir digne, pleine de chaleur et d’amour, basée sur la compréhension. Non pas voir et réagir tout de suite, mais me donner un instant, un espace, une pause pour réfléchir… pour ensuite réagir sagement!

Jayanti Kirpalani

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