« Dieu ne m’a pas donné ce que je voulais, il m’a donné tout ce dont j’avais besoin. »
Est-on satisfait de nos chèques de paie ? Est-on heureux avec notre conjoint ou bien avec ou sans partenaire ? Avec la taille de nos téléviseurs… ou encore avec l’éducation offerte dans nos écoles ? Et la liste pourrait encore s’allonger, n’est-ce pas ?
Chaque affiche publicitaire nous attire dans un type de contentement ou un autre. Habillez-vous comme ci… et vous trouverez l’amour de votre vie. On nous vend le « rêve » que si on possède cette voiture ou ce téléphone, ce sera le bonheur… et devinez quoi ? Face à toutes ces fausses promesses, même si on est comblé, on craque tous !
Tant qu’on suit les illusions de ces publicités et de ces « fausses nouvelles », on ne pourra jamais être satisfaits, car le prix alléchant qu’elles nous proposent semble toujours aller plus loin. Est-ce qu’on est bien conscient que toutes ces publicités nous font subir un véritable lavage de cerveau?
N’oubliez pas que la télévision est l’abréviation de « tell me a vision » en anglais, [ce qui donnerait en français] « donnez-moi une vision». Est-on trop paresseux pour se créer une vision personnelle des choses et de la vie ? Au point de se nourrir de la vision des autres, comme celle d’une vie parfaite et glamour… En plus, on en a tellement de chaînes de télévision ! L’objectif d’une chaîne est de nous « diffuser des informations », qu’on n’a pas demandées pour la plupart. Cependant, si on réalisait que nous sommes manipulés contre notre propre gré, nous ferions des changements radicaux dans notre vie. Et puis, on a tellement d’émissions sur chaque chaîne… On a tous entendu parler de la programmation d’un ordinateur n’est-ce pas ? Eh bien là, c’est pareil…on est programmé pour en vouloir toujours plus… en savoir plus… en chercher toujours plus… Si les modèles qu’on nous fait avaler doivent toujours nous laisser sur notre faim et à la recherche du prochain « high », alors comment peut-on être satisfait ?
« Si tu recherches la perfection, tu ne seras jamais satisfait. »
Léon Tolstoï
Je voudrais maintenant attirer votre attention sur ce que les différentes croyances ont à dire sur le contentement. Presque toutes les religions disent que le contentement est une vertu. Mais pas n’importe laquelle, l’une des vertus les plus élevées que l’on peut atteindre.
Dans le bouddhisme, le contentement, c’est la libération de l’anxiété, de ce qu’on veut, ou du besoin, c’est être libre des désirs. Le contentement est l’objectif ultime de tous les efforts, car une fois qu’on l’a atteint, il n’y a plus rien à chercher, tant qu’on ne le laisse pas filer. Bouddha a réussi à aller au-delà du cycle de la vie, il est devenu satisfait. « Santosha ».
Le christianisme nous montre qu’il est préférable de permettre à nos convictions de gouverner notre sentiment de contentement, plutôt qu’aux circonstances. Il faut « faire confiance à Dieu », car avoir foi en Dieu nous donne du pouvoir, un but et des ressources suffisantes pour chaque évènement qui survient.
Dans l’hindouisme, on affirme que le contentement est la forme la plus élevée du paradis et la forme la plus élevée de la félicité ; qu’aucune expérience n’est supérieure au contentement et que si on s’éloigne de tous les désirs, alors comme une tortue qui se recroqueville dans sa carapace, tout l’éclat originel de notre âme pourra alors se manifester.
« La richesse, c’est comme l’eau de mer. Plus on en boit, plus on a soif. »
Arthur Schopenhauer
Il existe un bel enseignement sur les quatre soldats qui gardent la route de moksha (la libération) que sont la patience (ou la paix de l’esprit), l’Atma (la recherche du soi, de l’âme), Santosha (le contentement) et la sagesse. Si vous réussissez à faire de l’un d’eux votre meilleur ami, alors les trois autres seront faciles à acquérir. Chacun d’eux vous apportera les trois autres (Wikipédia).
Certains croient que les Sutras du Hatha Yoga indien contribuent à notre bien-être et à notre satisfaction. En outre, avec les postures corporelles de Pantajali, les pratiques de respiration et la concentration, ainsi que d’autres disciplines, il est possible d’atteindre un état de contentement physique et mental (Santosha).
L’islam parle de suivre la volonté de Dieu. Cette croyance raconte que lorsque vous rendez Dieu satisfait ou heureux (razi ou radhi) avec vos actions élevées et vos bonnes vertus, alors il vous gratifiera en vous envoyant au paradis.
L’islam poursuit en disant : ce qui nous apporte du plaisir dans le monde, ce n’est pas la richesse matérielle, mais la richesse intérieure. Une richesse venant du soi.
Dans le judaïsme, Ben Zoma, réputé pour être le meilleur interprète des écritures juives, a affirmé : « Qui est riche ? Ceux qui sont satisfaits de ce qu’ils ont. » En d’autres termes, si on est heureux avec ce que l’on a, on ne sera pas mécontent de ce que l’on n’a pas. Ceci n’est pas pour encourager la complaisance, mais pour que l’on apprenne vraiment à apprécier les bénédictions que l’on reçoit dans notre vie et que l’on prend trop souvent pour acquises. On travaille fort pour s’améliorer, alors, essayons d’être satisfait durant ce beau pèlerinage.
« J’ai pleuré parce que je n’avais pas de chaussures, puis, j’ai rencontré un homme qui n’avait pas de pieds. »
Mahatma Gandhi
La quête du contentement est-elle une poursuite illusoire ? De nombreux chercheurs ont argumenté et débattu au sujet de cette éternelle question. Parce que tant que nous cherchons le contentement, ou que nous désirons le trouver, on ne pourra jamais être satisfait.
Il existe une différence inhérente entre la quête insatiable des « désirs» et la quête consciente des « besoins ». Et nous devons bien comprendre les deux. En général, ce sont des envies que nous connaissons tous assez bien et ces désirs créent une dépendance, comme la soif d’avidité, la convoitise ou l’ego, le fait d’accumuler des biens matériels ou encore de succomber aux dépendances sous diverses formes. Ces désirs sont illimités.
« On ne voit pas les violettes quand on cherche des roses.
On ne voit pas le contentement quand on cherche la victoire. »
Bernard Williams
Le contentement, par contre, est un état exempt de tout désir. On doit comprendre que l’on a besoin de choses simples dans la vie pour survivre ; on a besoin d’avoir confiance dans le processus et de vivre libéré et non attaché aux gens qu’on côtoie ou à nos biens. C’est un état d’être totalement satisfait. Serein, calme et paisible.
Comment pouvons-nous devenir plus satisfaits?
Faites-en moins chaque jour, mais faites ce qui est nécessaire.
« Soyez » heureux et faites en sorte d’« être » heureux dans vos tâches quotidiennes.
Ne remplissez pas trop votre « liste de choses à faire ». Après tout, en avez-vous vraiment besoin ?
Libérez-vous du temps entre vos des tâches ou vos rendez-vous. Ne remplissez pas chaque instant avec « toutes sortes de choses ». Il y a vraiment aussi du pouvoir dans le « rien ».
Ralentissez. Prenez le temps de manger, de conduire et de vivre en paix.
Arrêtez d’essayer de changer les autres !
Arrêtez-vous et réfléchissez à la raison pour laquelle vous voulez quelque chose… Faites bien attention à ces désirs !
Montrez aux gens que vous les appréciez.
Respirez et souriez. Vous pouvez faire les deux ensemble !
Apprenez à profiter des choses simples de la vie.
Commencez à faire la liste des bénédictions (bienfaits) que vous avez reçues dans la vie.
Vivez avec gentillesse et compassion. Exercez-vous plus à cela.
Lâchez-prise sur ce qui est hors de votre contrôle, comme les autres personnes, les situations et le passé.
Écoutez davantage votre intuition et votre cœur et non les émotions, mais suivez l’appel de l’amour.
Échangez avec les personnes que vous aimez. Appréciez-les davantage.
Trouvez votre passion et votre but dans la vie.
Faites des choses que vous aimez, soyez créatif et productif.
Il est temps… de ne pas « pratiquer » le contentement, mais de l’incarner !
Traduit de © « It’s Time…» d’Aruna Ladva, BK Publications Londres, Royaume-Uni