Combien parmi nous faisons de la peine et acceptons la peine des autres sans même nous en rendre compte? On sait assez vite quand on fait de la peine… mais est-ce qu’on le réalise quand on accepte la peine des autres dès qu’on s’irrite, qu’on se décourage ou quand on se plaint pour des petits riens? Est-ce qu’on comprend dans ces moments-là qu’on a le choix de nos sentiments et que la peine des autres, ce n’est pas quelque chose qui nous est imposé, mais qu’il ne tient qu’à nous que de l’accepter ou non ?…
La peine cause de l’inconfort ; c’est une souffrance au niveau émotif très différente de la douleur physique. Ce que nous appelons une douleur émotive est en réalité de la peine que nous acceptons d’une situation. C’est une création de notre esprit. C’est ainsi qu’il est par exemple possible pour un patient d’avoir de la douleur, de l’endurer avec courage mais de pouvoir rester heureux. Certaines âmes, qui cheminent spirituellement, ont appris l’art de rester heureux, tout en supportant la douleur physique. Comment est-ce possible?
La douleur est un message du corps qui exprime que quelque chose doit être changé. Il y a plusieurs exemples : manger trop de nourriture fortement épicée peut causer un ulcère ; rester assis très longtemps peut causer des douleurs au dos ; se faire beaucoup de soucis peut causer des maux de tête. Une cause physique entraîne généralement une réaction physique.
Mais accepter la peine des autres ou des situations et en souffrir émotionnellement est un choix de notre esprit et de notre intellect. La peine est le résultat de notre interprétation des événements. Par exemple, on n’a pas réussi l’entretien d’embauche et on est découragé. Notre cher-chère et tendre ne nous a pas appelé-e (en 24 heures) et on pense qu’il -elle ne nous aime plus. On n’a pas été invité à une réunion ou à une fête et alors on boude.
Les événements ne sont que des événements, ils ne complotent pas contre nous. Les choses arrivent comme elles arrivent. Nous avions peut-être un bon CV, il a été admiré, mais nous n’étions tout simplement pas la bonne personne pour ce poste. Demandons-nous si nous aurions été vraiment heureux dans un travail qui ne nous convenait pas. Peut-être que notre cher-chère et tendre était tout simplement occupé-e et qu’il -elle n’avait aucune intention de nous blesser par son silence. Les autres ont peut-être pensé à ce qu’il y avait de mieux pour nous. Et donc, ils savaient que cette réunion serait une perte de temps et ils ne nous ont pas invités.
On retire beaucoup de peine des situations quand on les prend un peu trop « personnel ». C’est en fait nos besoins qu’on projette sur les situations ou les personnes. On cherche tous à être estimé, aimé, admiré à tout moment. Et si une menace plane au-dessus de ces besoins d’appréciation, la peine et la tristesse s’installent. Cela ferme le cœur et une fois le cœur fermé, on ne peut plus déborder d’amour, de bons souhaits et de bénédictions.
On pourrait croire qu’on punit l’autre en lui refusant notre amour, notre gentillesse et notre bonté, mais en fait, c’est nous qui sommes davantage blessés. C’est le blocage dans notre cœur qui nous fait mal et non les autres. À ce moment-là, on n’agit plus à partir de notre soi le plus élevé, mais bien à partir d’un soi faible. Notre soi le plus élevé donne sans rien demander en retour, notre cœur déborde facilement et constamment.
Quand nous faisons de la peine aux autres, c’est envers nous que nous créons un karma négatif. Il y a bien des manières de faire de la peine de manière subtile. En voici quelques exemples. Je suis peut-être riche (et c’est tant mieux), mais l’étaler devant une personne qui n’a rien, peut générer un malaise. D’autre part, si j’envie quelqu’un parce qu’il possède les derniers gadgets (et c’est tant mieux pour lui), alors c’est à moi que je cause de la peine. Dans les deux cas, je me crée un karma négatif.
De plus, si je regarde les défauts et les fautes des autres, ils finiront par s’imprégner en moi et je rends l’autre encore plus faible en me concentrant sur ses imperfections.
Je dois me construire une telle immunité contre la peine que non seulement je suis capable de tolérer la douleur, mais je peux aussi voir les bienfaits qui peuvent en résulter. Si j’ai la force des vertus, comme par exemple le contentement, le respect de soi et l’estime de soi pour n’en nommer que quelques-unes, je développerai automatiquement un niveau plus élevé de tolérance à la douleur et à la souffrance dans ma vie. Je pourrai alors accepter les critiques des autres, plutôt que de ressentir immédiatement de la peine, le rejet ou de m’apitoyer sur mon sort.
Finalement, je me fais encore plus de peine quand je grossis les situations et que je me perds dans des pensées inutiles. Apprenez à donner aux autres le bénéfice du doute. Restez positifs car il se trouve un bénéfice dans tout, même si je ne peux pas encore le voir!
Il est temps… de cesser de faire de la peine et de l’accepter en moi et d’utiliser ma sagesse spirituelle pour tirer parti du meilleur de chaque situation. Avoir de la peine, ce n’est rien d’autre que le résultat de ma propre façon de penser. Je choisis donc de maintenir mon respect de soi et d’avoir un cœur qui déborde.
Ne prenez rien de trop personnel… Regardez les choses telles qu’elles sont, sans les nuages des émotions, et vous pourrez réagir de manière appropriée. Vous verrez alors qu’une vie de bonheur est possible… en toute circonstance.
Traduit de © ‘It’s Time…’ d’Aruna Ladva, BK Publications London, UK