Charlie Hogg, tiré du Daily Guardian
Un des principaux buts du cheminement spirituel est de réformer graduellement son caractère. Par la méditation et un mode de vie simple, nous en venons à connaître nos faiblesses et pouvons ainsi commencer à les transformer en forces.
Vient un temps, toutefois, où nous faisons face à des défauts qui s’avèrent profondément ancrés en nous. Et parce que nous les trouvons difficiles à changer, nous les nions, ce qui revient à s’aveugler soi-même.
Ce leurre sur soi peut sérieusement ralentir tout progrès dans la reconquête de notre pureté et de notre pouvoir intérieur. Il existe par contre un élément encore plus délicat à gérer. Ce sont les « angles morts » de notre personnalité. Ce sont des schèmes d’habitudes et de faiblesses que je ne vois tout simplement pas, mais qui sont tout à fait évidents et clairs pour les autres.
Je dois être un observateur très honnête envers moi-même. Dans quelle mesure est-ce que je me vois clairement? Jusqu’à quel point est-ce que je sais véritablement qui je suis? Je dois être objectif, dénué de toute émotivité et ne pas permettre à de faux espoirs dans ma transformation, de m’aveugler sur ce que je suis vraiment.
Il existe trois différents types d’« aveuglement ».
- L’aveuglement partiel: j’arrive à voir un peu de mes faiblesses, mais je me sens désespéré à leur sujet, alors je fais comme si elles ne faisaient pas partie de moi.
- Je me sens malheureux, confus et craintif, mais je ne peux mettre le doigt sur la raison de cet état. Je continue à m’analyser et à ruminer intérieurement, mais je n’arrive pas à aller au fond des choses parce que j’ai peur de me regarder en profondeur.
- Puis il y a « l’aveuglement complet». Je vis des sentiments de confusion et de souffrance, mais en situation de difficulté avec les autres, je suis simplement incapable de voir mon rôle dans le problème. Je peux faire preuve d’un intellect brillant, tout à fait capable de voir les faiblesses des autres, d’analyser leur personnalité en profondeur, et même de convaincre les autres que je suis dans le vrai. C’est l’état ultime de l’ego qui vient avec cette attitude : « Je vais bien ; c’est toi le problème ». On parle ici d’un aveuglement majeur. Cela me suivra dans chaque relation et dans chacun de mes emplois. Les mêmes difficultés continueront à réapparaître car je suis incapable de voir ma part du problème.
Il existe deux angles morts majeurs pour tout le monde. Le premier est mon ego qui refuse de voir mes faiblesses. Le second est mon manque de respect de soi qui refuse d’accepter la bonté en moi. Pour aborder le premier angle mort, il faut que je sache vraiment écouter, avec humilité, tout commentaire que je reçois sur la façon dont je suis, et très souvent cela peut arriver sans détour! Cependant, je peux aussi trouver quelqu’un en qui j’ai vraiment confiance et lui demander de me dire honnêtement ce qu’il voit en moi, sachant qu’il n’y aura pas de mauvaise intention de sa part. La manière de traiter le second angle mort est d’avoir recours à la méditation et à la connexion avec l’Être suprême. L’Être suprême est complètement conscient de tout le pouvoir et de la bonté qui se trouvent en moi.
En devenant conscient que je suis un être spirituel, je comprends qu’avec le temps j’ai accumulé, profondément dans le subconscient, des schèmes d’habitudes négatives qui me causent et causent aux autres beaucoup de peine. Je deviens aussi conscient que grâce au lien avec l’Être suprême, ces traits de personnalité négatifs peuvent progressivement se transformer. C’est un processus indolore et, au fur et à mesure que je progresse dans mon cheminement spirituel, je remarquerai comment mes relations changent, petit à petit, de sorte que plus de légèreté, de paix et de bonheur s’installent dans ma vie et la vie de ceux qui m’entourent.
Le courage et l’honnêteté dont je fais preuve en me défaisant de ces couches d’illusion à mon sujet m’apportent la sublime récompense de découvrir qui je suis véritablement.